Des décalages horaires à digérer pour l’escrimeuse lacoise. Louna Maiga, entre voyages et bancs d’école
En juin, c’est examens! Au terme d’une saison pleine d’émotions, la tireuse lacoise, vice-championne de Suisse seniors à seulement 18 ans, est redevenue une étudiante à part entière. «Vivement les vacances», souffle-t-elle. Bilan.
7/28/20253 min read


«Des vacances bien méritées», souffle-t-elle au bout du fil. Pas tout à fait encore. Après un exercice 2024-2025 riche en émotions, Louna Maiga (18 ans) est redevenue une étudiante à part entière. En juin, sur les bancs de l’école Feusi de Berne, spécialement adaptée aux sportifs d’élite, c’est examens! Et lecture, encore de la lecture, «ce qui n’est pas ce que je préfère», confesse l’escrimeuse lacoise qui, déjà, peaufine sa condition physique en vue de la saison prochaine. Quand elle ne joue pas les sparring-partners de luxe.
«Pauline (Brunner, ndlr) m’a demandé d’aller tirer avec elle jeudi. Elle prépare les championnats d’Europe par équipes (qui débutent ce vendredi à Gênes, ndlr). Moi, je n’y vais pas. Il me manquait une Coupe du monde et, de toute façon, ça commençait à faire beaucoup. Je suis fatiguée», reprend celle qui, pour se relaxer, troque de temps à autre son épée pour un club de golf. «Ah oui, ça vous pouvez l’écrire, s’exclame-t-elle soudain. L’été, je fais des tournois de golf pour garder mon instinct de compétition.»
Los Angeles dans le viseur
«Compétition»: le mot est lâché, comme Louna Maiga se plaît à «lâcher le petit tigre qui est en elle (sic).» Le félin a bien grandi. Il a découvert le monde des adultes, jungle où, ma foi, il n’a pas dépareillé. Pour preuve, sa deuxième place aux championnats de Suisse seniors, début juin à Zoug, seulement battu par la Chaux-de-Fonnière Pauline Brunner, une trentenaire qui pointe au 25e rang mondial.
«Elle a beaucoup plus d’expérience que moi, mais je me rapproche toujours plus, mesure la Fribourgeoise. Pouvoir m’entraîner avec les «grandes» m’a beaucoup aidé. Au début, c’était un peu difficile mais les filles m’ont bien accueillie. Même si l’escrime est d’abord un sport individuel, nous sommes toutes conscientes qu’il y a en Suisse une belle génération et qu’il faut s’entraider si nous voulons atteindre notre objectif: qualifier l’équipe nationale pour les Jeux de Los Angeles.»
Vancouver et Bogota
Sociétaire du club de Berne, Louna Maiga elle-même a 2028 au bout de sa lame. L’habitante du Vully a fait un premier pas vers la Californie en découvrant, cette année, le circuit professionnel. Etape No 1: Vancouver, qui l’a vue terminer parmi les 64 meilleures. Résultat équivalent à Bogota, six mois plus tard, où elle s’est inclinée de peu devant Rossella Fiamingo, dorée par équipes à Paris 2024. Prometteur.
Udine, Doha, Le Caire, Barcelone, Antalya, Tallin ou Wuxi, ne pas oublier Wuxi… Autant de villes (la liste est non exhaustive) où la double championne de Suisse U20 a coiffé son masque et parfait son apprentissage, que ce soit dans les catégories juniors (U20 et U17) ou chez les seniors. «Le Canada, la Colombie, la Chine à deux reprises… Ça faisait beaucoup de kilomètres et de décalages horaires! Je partais, je revenais, je repartais, avec l’obligation à chaque fois de rattraper les cours. C’était compliqué. Mais, d’un autre côté, j’ai énormément appris sur moi-même et, surtout, je suis devenue plus mature dans mon escrime. Je vais devoir encore travailler mentalement, mais j’ai l’impression que j’arrive à me montrer plus patiente qu’avant.»
Médaille en chocolat
Une escale lui reste en travers de la gorge: sa médaille en chocolat aux Mondiaux U20 de Wuxi, en avril dernier. «Celle-ci, elle est dure à digérer. Elle ne passe toujours pas.» Râle au bout du fil. A 18 ans, le «petit tigre» est plus affamé que jamais.
